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Bien que l’objectif initial fût de répertorier les disques de la période

du 78 tours, il est devenu évident, à mesure que la recherche pro-

gressait, que la transition vers le microsillon (45 tours ou 33 tours) ne

permettait pas de déterminer une limite claire — ce qu’illustre la

mention dans ces pages d’

Honoré Coppet et son Orchestre antillais,

enre-

gistré le 21 novembre 1956. Un critère chronologique a donc été re-

tenu pour notre étude, l’année 1959 marquant la fin des six décennies

qui font l’objet de cette discographie.

Il est arrivé, assez rarement, que la musique franco-créole soit enre-

gistrée au Etats-Unis aux fins d’exportation vers les Antilles, et trois

sessions figurent dans cet ouvrage dans un souci d’exhaustivité et de

comparaison. Ainsi, à trois reprises en 1930, l’

Orquesta Franco-Créole

a

été enregistré à New York pour la branche d’exportation de Columbia;

lors de leur première session en février 1930, les thèmes comportaient

des

méringues

haïtiens et des

biguines

martiniquaises — ces dernières

empruntées au recueil récemment publié de Victor Coridun,

Folklore

Martiniquais, Le carnaval de St-Pierre (Martinique).

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En décembre 1933, avec un répertoire combiné de musiques haïtienne

et martiniquaise semblable à celui de l’

Orquesta Franco-Créole,

rCA Vic-

tor enregistra également quelques faces à

New York, destinées à l’exportation vers les

Antilles. La session de

Divit et son Orchestre

(Félix Band) comportait une partie vocale in-

terprétée par «rick and Dido». Enfin,

Félix

and his «Krazy Kats»

réalisèrent deux sessions

qui comportaient des

biguines

et des

paseos

instrumentaux pour la sous-marque de rCA,

Bluebird, en 1935. Ils furent commercialisés

aux Antilles francophones et anglophones.

Paris, tout comme Londres et New York, re-

présentait un centre urbain où les musiciens

immigrés recherchaient des engagements

leur permettant d’interpréter leur propre

musique ainsi que d’autres styles en vogue.

Il était fréquent que des instrumentistes

noirs originaires des Antilles françaises et

domiciliés à Paris jouent dans des orchestres

américains de jazz, ou avec des groupes cu-

bains. Notre répertoire inclut donc des mu-

siciens franco-antillais qui ont enregistré du

jazz soit avec des orchestres français, soit au

sein de formations dirigées par des musi-

ciens afro-américains; de même, leur parti-

cipation à des sessions de musique latino-américaine a été constatée.

Les orchestres cubains étaient généralement dirigés par des immigrés

natifs de l’île, mais après la seconde guerre mondiale le guadeloupéen

Félix Valvert a dirigé une formation qui jouait dans ce style.

Quelques chanteurs populaires, qui ont enregistré un répertoire

créole accompagné par des musiciens antillais, figurent également

dans cet ouvrage.

Dans les années 1950, les firmes de disques françaises constatèrent

que les enregistrements de biguine réalisés en France se vendaient

aussi bien dans l’Afrique de l’ouest francophone qu’aux Antilles. C’est

ainsi que Fiesta, Pathé-Marconi (EMI) et Philips intégrèrent ces disques

à leur catalogue de musique africaine, rejoints par Decca dans cette

stratégie commerciale. Tous les enregistrements de ce type que nous

avons pu découvrir figurent dans la discographie. Des interprètes an-

tillais comme les saxophonistes Barel Coppet et robert Mavounzy, ou

encore le pianiste Louis-Jean Alphonse (Alphonso), étaient recrutés,

parfois, comme leaders pour des sessions principalement destinées au

marché africain.

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De même, après la seconde guerre mondiale, des

firmes britanniques commercialisèrent des enregistrements de mu-

sique typiquement antillaise réalisés à Lon-

dres dans les colonies anglaises des Antilles

ou d’Afrique occidentale.

Alors que le terme générique le plus cou-

ramment utilisé par les maisons de disques

pour définir le rythme ou le style se résume

au terme «biguine», on trouve autour de

cette terminologie une variété considérable

d’indications complémentaires qui vien-

nent enrichir ou affiner l’expression, dési-

gnant

quelquefois

une

prestation

spécifique – par exemple la danse

ladgia

qui

correspond à un rituel de combat, la forme

de quadrille désignée sous le nom de

la

haute

ou

haute taille,

ou encore le

vidée

des

parades de carnaval.

Très fréquemment, la mention n’est qu’une

généralisation —

folklore, vieille chanson, de

Ste Rose

— ou une référence à un style pro-

venant d’une autre île de l’archipel —

calyp-

so, rumba

— voire du continent sud-améri-

cain —

samba

. En d’autres occurrence, le

mot «biguine» n’est pas utilisé et l’indica-